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Paris Plage : histoire et exposition

A l’occasion de la dixième édition de Paris Plages – eh oui, déjà ! – l’Hôtel de Ville a eu envie de revenir sur l’histoire des berges de la Seine à travers une exposition inédite. La capitale est indissociable de son fleuve et l’été, vous êtes nombreux à vous réapproprier ses quais. Et vous allez voir que cela ne date d’hier…  Dès le Moyen-Age, Paris s’organise autour de la Seine. La vie y bouillonne, même. Rien à voir avec aujourd’hui. Il est même indispensable de s’y rendre car jusqu’au XVIIIe siècle, les marchandises de toutes sortes arrivent par cette voie fluviale. Ils représentent les deux tiers des produits consommés dans la capitale, et sont vendus au détail depuis les bateaux. Ces derniers servent donc également de boutiques ! C’est ce rôle très ancien de la Seine dans la capitale qu’a valu mettre en valeur l’exposition “Paris sur Seine” à l’Hôtel de Ville, comme l’explique Isabelle Backouche, historienne et conservatrice : « Les quais étaient un haut lieu de la vie parisienne à tous les niveaux. On s’y rendait tous les jours, ne serait-ce que pour des questions de survie. » La Seine était aussi génératrice d’emplois, attirant d’abord chaque jour des tenanciers de bateaux à lessive. Au XVIIIe siècle, ils sont près de quatre-vingts sur le fleuve, et il est strictement interdit de laver le linge en dehors des bateaux ! Les tenanciers accueillent donc les blanchisseuses moyennant un droit d’entrée modeste. Ces femmes lavent le linge des Parisiens à bas coût, une pratique qui va perdurer à Paris jusqu’à la fin du XIXe. Mais il y a aussi des artisans comme les teinturiers et les tripiers, des pêcheurs et bien sûr toute une foule de manutentionnaires pour décharger les marchandises. Le port principal de Paris se situe sur la place de Grève, qui est aujourd’hui la place de l’Hôtel de Ville. Il y a aussi le port Saint-Nicolas situé vers le Louvre, et le port Saint-Paul. Chacun a ses spécialités, on n’y trouve pas les mêmes choses. Le dernier, par exemple, accueille le charbon, le bois, les céréales, le foin et le fer. Assez vite cependant, la Seine se retrouve saturée par ces activités économiques. Les prix des loyers pour un emplacement sur le fleuve flambent, et les marchands sont exaspérés d’avoir à attendre parfois un mois, le temps qu’une place se libère avant de pouvoir mettre à quai leurs bateaux et vendre leurs marchandises. Les ingénieurs de Paris décident donc de déporter l’activité fluviale plus au nord. Conséquence : les Parisiens vont perdre leur lien direct avec le fleuve, et ne le retrouveront plus jamais.  On choisit alors de faire de la Seine un axe de navigation, et non plus de sédentarisation pour les bateaux. Un réseau de canaux est conçu au début du XIXe siècle : c’est ainsi que naissent le canal de l’Ourcq, le canal Saint-Martin et le canal Saint-Denis. Si les Parisiens n’ont plus besoin de se rendre sur les berges tous les jours pour se ravitailler, celles-ci deviennent l’endroit privilégié des loisirs et du sport. Des spectacles aquatiques y sont organisés, comme des joutes où deux équipes rivales s’affrontent sur des grandes barques, et qui deviennent très populaires. On s’y baigne également. Si la baignade dite sauvage est réprimée, beaucoup bravent l’interdit, surtout au pied de Notre-Dame. C’est à ce moment que la physionomie des berges se modifie. On construit des quais plus hauts pour éviter les inondations, la Seine ne chatouille plus les pieds. L’une des nouvelles institutions parisiennes est une piscine flottant sur le fleuve, la fameuse piscine Deligny située quai Anatole France. Créée en 1785 sous la forme de bains sur pilotis, elle coula malheureusement en 1993 et ne fut jamais reconstruite. C’était l’une des deux écoles de natation parisienne. En pleine Révolution française, on encourageait déjà la population à prendre des cours de natation pour que tout le monde sache nager, dans un esprit d’égalité, et afin de diminuer les risques de noyade, fréquente à cette époque. Dans l’exposition, de nombreux documents iconographiques, notamment des reproductions de très belles toiles du XVIIIe, dépeignent cette nouvelle vie sur les berges de la Seine. On réalise ainsi à quel point les quais étaient larges et dégagés, comme de vraies respirations urbaines qui appelaient à la flânerie. C’était donc aussi l’endroit idéal pour organiser des feux d’artifice, car ils permettaient de grands rassemblements de foule. Ces réjouissances populaires étaient généralement offertes par la ville au monarque à l’occasion d’un heureux événement. Si le transport de voyageurs sur la Seine a toujours existé, les bateauxmouches ont fait leur apparition lors de l’Exposition universelle de 1867. Le succès fut immédiat : on estime que cette année-là, 3,5 millions de personnes les ont empruntés. La première traversée de Paris à la nage est quant à elle organisée en 1905 par le quotidien “L’Auto”, également à l’origine du Tour de France. C’est un grand succès populaire, tout Paris s’y presse. Organisé chaque année au mois d’août jusqu’en 1936, il restera le grand rendez-vous estival parisien, parrainé par la Fédération française de natation. De nos jours, plonger dans la Seine est moins tentant… A partir des années 70, les bords de Seine voient leur animation diminuer, on les aménage pour faire place au trafic automobile, éloignant ainsi les Parisiens de la quiétude du fleuve. Il faudra attendre trente ans et Paris Plages pour qu’une fois dans l’année, sur une période à cheval sur juillet et août, la circulation soit coupée, et les quais rendus aux riverains. Mais le maire de Paris n’a pas dit son dernier mot puisque l’année dernière, Bertrand Delanoë évoquait la possibilité de rendre les quais aux piétons d’ici à 2012, sur un tronçon de la rive gauche de plus de deux kilomètres, et de réduire la circulation rive droite. Le bonheur des uns fera sans aucun doute le malheur des autres dans cette affaire…

Communiqué de presse de durand |Proposé le 4 juillet 2011 |Commenter...

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