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Tron, des néons au cinéma

Même si vous vous ne vous souvenez pas d’avoir vu le film “Tron” à sa sortie en 1982, vous connaissez sans doute son néon bleu fluorescent, symbole futuriste qui a influencé le design des trois dernières décennies. Alors qu’une suite sort cette semaine sur les écrans, petit point sur tous les objets, vêtements et produits high-tech qui ont poussé au pied du “Tron” depuis 28 ans.

Mettant en scène les aventures d’un inventeur de jeux vidéo projeté dans l’univers virtuel qu’il a créé, “Tron” fut considéré comme révolutionnaire à sa sortie. En affichant un concept de design assez fort pour différencier le monde réel de la Grille, cet univers virtuel où les intelligences artificielles vivent en parfaite autonomie en organisant peinardes des courses de Light Cycle (ces motos éclairées) et des combats de disques lumineux, le film a définitivement inventé un style visuel. Allant même jusqu’à bouleverser, plus ou moins directement, le design, la pop culture, le cyberpunk, l’univers high-tech, l’architecture et même la mode de façon significative. Premier représentant direct et VRP idéal du style “Tron” : son jeu vidéo. Lancée dans la foulée du premier film, cette déclinaison ludique (qui connaîtra plusieurs suites) a transfiguré l’imagerie cybernétique et l’univers des geeks et des gamers. Le premier jeu d’arcade reprenant les séquences d’action du film a d’ailleurs rapporté plus d’argent que le film lui-même, et le prochain, “Tron Evolution”, est bien parti pour être l’un des précurseurs de la nouvelle technologie 3D dans les jeux vidéo. Des jeux aux joies des produits high-tech, il n’y avait qu’un pas que “Tron” a franchi avec notamment son plus démonstratif représentant, Apple. Avouant ouvertement son admiration pour l’univers créé par les auteurs du film, Steve Jobs s’en est même inspiré pour créer les lignes sobres, pures, lumineuses et classieuses de ses premiers iMac. Exportant de fil en aiguille cette influence de MacBook en iPod, et de iPhone en iPad, Apple a su faire fructifier l’héritage. L’ultime hommage rendu par la marque à la pomme à son “Tron” étant la sculpture en forme de Grille virtuelle qui trône majestueusement devant le siège de la société à New York.

Mais la propagation de l’esprit “Tron” ne s’est pas arrêtée là. Certes, on se passerait bien des bandes lumineuses bleues pas très discrètes placées sous les voitures des fans de tuning, mais on apprécie de le retrouver dans la mode avec des lignes de vêtements, des couleurs et des matières faisant directement référence au film. Ce fut ainsi le cas en 2009 chez Louise Goldin, avec des combinaisons et des robes à la fois féminines et androgynes, ou encore plus récemment dans la dernière collection Versace, très cyberpunk (cuir, maille, zips, clous…), ou dans celle d’Alexander Wang qui emploie des matériaux sportswear près du corps. Qui dit culte dit évidemment culturel, et les influences “tronesques” se retrouvent donc aussi dans divers domaines artistiques. En premier lieu l’architecture, avec la décoration de grands hôtels comme le Murano de Paris, ou de clubs mythiques comme le Reina Bruja Night Club à Madrid. Citons également l’une des suites du fameux Ice Hotel, dans le village de Jukkasjärvi en Suède, qui bénéficie d’une ambiance “rétroluminescente” créée par le designer Ben Rousseau et l’architecte Ian Douglas-Jones. Ces derniers lancent d’ailleurs ces jours-ci leur collection de meubles et d’objets de décoration lumineux. Autre art à être touché : la musique. On pense bien évidemment à Daft Punk, le célèbre et anonyme duo électro français, qui avec ses combinaisons et ses casques à visière fluorescente, semble tout droit sorti du film. Du coup, le tandem n’en était que plus légitime pour composer la musique de “Tron : Legacy”, une fresque sonore de près de 1 h 40 qui enveloppe le film de ses ambiances synthétiques.

Si le design de “Tron” a traversé toutes ces années, inspiré tant de tendances et de créateurs dans tous les domaines sans jamais sembler démodé, c’est tout simplement parce qu’il était visionnaire. Marquant un retour aux lignes simples, à la couleur pure se détachant sur des fonds d’un noir profond, la “Tron” touch se démarquait au début des années 80 des couleurs trop dépareillées et de l’emphase loufoque des seventies. Produit par les studios Disney, une firme plutôt versée dans le classicisme, le film a su allier à ce côté rassurant le sang neuf de talents éclairés comme Moebius – eh oui, le dessinateur français ! –, qui a créé les costumes du film et dessiné la majorité de ses story-boards. L’apport de Syd Mead, le designer des véhicules, fut tout aussi essentiel dans l’esthétique si novatrice du film. On lui doit d’ailleurs presque toute l’imagerie moderne de la science-fiction au cinéma, à travers son travail sur “Blade Runner”, “Star Trek” ou “Alien”. Bref, de l’originalité dans le ton de “Tron”, de l’élégance dans ces lignes géométriques, un mélange de futurisme et d’intemporalité : il n’en fallait pas moins pour marquer notre époque, celle de la transition fatidique entre le XXe et le XXIe siècle, d’une drôle d’empreinte au néon bleu.

Communiqué de presse de durand |Proposé le 7 février 2011 |Commenter...

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