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Le 18e, authentique, jeune et populaire

Bien plus diversifié que le bourgeois Montmartre juste en dessous, le nord du 18e arrondissement, entre Jules Joffrin et la Porte de Clignancourt, abrite une sympathique population faite de commerçants de proximité, jeunes en devenir, trentenaires cool du business musical, matriarches (ou patriarches) d’Orient ou d’Afrique, patrons de bar comme dans les livres… Voici quelques portraits et bonnes adresses.

Le Mila, “rue de la musique” Mais qui sont ces jeunes cool qui circulent partout dans ce quartier pourtant périphérique, et un brin chaudard ? Ce sont les enfants du Mila. En 2000, une élue qui, dans le civil, était avocate dans le milieu de la musique, propose un projet pour redynamiser le quartier : louer à de petites structures musicales (labels, promotion, magazine…) tous les locaux abandonnés des rues Letort, Blémont et André Messager, à un prix très bas, et installer une association pour coordonner l’ensemble : le Mila. Depuis, cette “rue de la musique” a accueilli près de 50 petites structures liées au son, sélectionnées sur demande par une commission spéciale et dispatchées dans des boutiques, ou au Mila. Aude fait son job de coordinatrice au poil : « Ça va d’aider quelqu’un à trouver un escabeau à suggérer des collaborations entre deux structures », quand c’est pertinent. Plus les rencontres apéro-pro, les services mutualisés (salle de réunion, cafétéria…), le networking naturel… Qui dit pépinière dit jeunesse, mais attention, parmi les structures, il y a aussi du lourd : Tricatel, le label de Bertrand Burgalat, Records Ma kers, celui de Sebastien Tellier ou Turzi, Phunk, promoteurs de MGMT, Justice et autres artistes Ed Banger, bref, des cadors, comme on dit. Crise du disque ou pas, ça fait pas mal de coolitude au mètre carré, et 15 000 repas pris dans les restos du coin chaque année. C’est Paula, en face (lire p. 17), qui est contente. Mila, 2, rue André Messager, 18e. Contact : 01 58 60 20 63 ou info@milaparis.fr Thu Thu Dans le menu de ce petit restaurant vietnamien tout en longueur, on trouve des coupures de presse des années 90 vantant son extraordinaire menu tout boeuf (sept plats consécutifs) pour « 110 francs », et la gentillesse de ses patrons, un couple vietnamien. En 2010, la nièce du couple (une femme charmante) a repris l’affaire. La déco “low key” n’a pas changé, mais la serveuse est tête-en-l’air et le menu boeuf est passé à 40 ¤. Plus raisonnable (10,50 ¤), le bo bun – nouilles de riz, nems, boeuf sauté citronnelle, sauce vietnamienne, et savoureuses herbes toutes fraîches – est un vrai délice. Le reste du menu (spécialités de soupes, boeuf, poisson, poulet, seiches, desserts maison au tapioca et lait de coco…) est à l’avenant, bon, frais, amusant : le “potage Malbert” est bien un plat vietnamien, que la première patronne avait rebaptisé en l’honneur d’un client amateur. Lequel est toujours client, paraît-il. Plus cher qu’à Belleville ou dans le 13e, où ces “cantines” qualitatives sont légion, le restaurant demeure sans doute, dans son genre, l’un des meilleurs du quartier. 51 bis, rue Hermel, 18e. Tél. : 01 42 54 70 30. Fermé le dimanche. Entrées autour de 8 ¤, plat, 8 à 18 ¤, dessert environ 4 ¤. Menu midi à 10,50 ¤. Quatrehomme, fromager Quatrehomme fournit L’Elysée, le Fouquet’s et le Ritz. Z’avez compris le principe ? Non, c’est pas donné, mais houlala… ça déchire, comme on dit. Presque 400 variétés de fromages, français et étrangers, choisis chez de petits producteurs locaux, et affinés par M. et Mme Quatrehomme (Madame, c’est Marie, meilleur ouvrier de France 2000) en cave, sous la boutique. Puis conseillés, coupés et emballés avec compétence par de jeunes gens charmants, dévoués, et qualifiés : ils sortent de l’école de fromagerie, et ont le mélange parfait d’empathie (« Vous l’aimez com comment, votre chèvre? ») et d’autorité (« Dans ce cas-là, vous pouvez me faire confiance, il vous faut celui-là »). Ça sent la grande maison, mais subtilement : on reste dans la bonne ambiance de proximité de la commerçante rue du Poteau. Outre les divins fromages, on trouve un petit choix haut de gamme de confitures, miels, cakes, charcuteries, sablés, chocolat et vins, le tout d’un genre artisanal. Un très, très bon commerçant. 9, rue du Poteau, 18e. Tél. : 01 46 06 26 03, et aussi 62, rue de Sèvres, 7e, et 215, rue de Tolbiac, 13e. Chez Paula Une cantine adorée des jeunes travailleurs indépendants de la musique qui grouillent dans le coin, car offrant le meilleur rapport qualitéprix du quartier (genre brasserie, 10 ¤ le steak ou l’escalope), et choupinette comme tout : nappes et rideaux à carreaux vert et blanc, patronne portugaise au sacré tempérament – Paula, bien sûr, que tout le monde aime –, déco simple et chaleureuse. Bien, quoi. 26, rue Letort, 18e. Ouvert du lundi au vendredi, 12 h 30-14 h 30, 19 h-21 h. Tél. : 01 42 23 86 41.

Le Nant « Le Néant ! Vous entrez dans un autre monde », a prévenu Serge, le patron de la Divette, en rigolant. C’est vrai : rade déglingué et minuscule, le Nant est fantastique à plusieurs égards. Esthétique, d’abord. Trois box-alcôves design hallucinants trônent face au bar. Dans chacun, tables stratifiées bois, banquettes skaï et moumoute noire, formes géométriques et mélaminé orange, écran juke-box individuel hors service mais très beau. Ce sont les vestiges, presque intacts, de l’époque « où ça brillait », raconte Raymond, le patron, air de souris et voix fluette, qui n’a touché à rien. A l’époque en question, « Dalida et Drucker étaient clients, et aussi des boxeurs à la mode, ou Delon », qui, dit-on, venait boire des coups avec ses copains du “milieu”, genre pègre chic. Depuis 1988 et l’arrivée de Raymond, c’est le royaume de la chouette (il y en a partout), et d’un petit groupe de personnages à fort caractère (et à forte descente), comme Ferhat, qui raconte avec un grand sourire content toutes les célèbres anecdotes du café, quand « y avait les gars de la bande d’Hara-Kiri qui venaient à 100, dont 90 sur le trottoir ! ». Des chiens traînent, c’est le gros bazar, et le demi (1,80 ¤) est le moins cher du quartier. 58, rue du Ruisseau, 18e. Ouvert tous les jours sauf le jeudi de midi à 2 h. La Divette de Montmartre « La divette est à l’opérette ce que la diva est à l’opéra », déclare Serge, patron costaud, depuis 25 ans, de ce bar-tabac où il se passe des tas de trucs incroyables. Serge est lui-même incroyable : fort caractère, mais grande gentillesse, il chante vraiment bien, dit des vannes très drôles à chacun de ses clients, aime bien les filles, est fan d’Elvis, et collectionne les picture discs, les « disques à images ». Deuxième truc incroyable : sa collection, immense, est soigneusement clouée, disque par disque, sur les murs et le plafond du lieu. Un peu de tout, mais quand même une zone Stones, une autre Beatles, et un mur complet sur le thème du foot, une autre passion de Serge, qui a installé des écrans avec chaîne sportive, des écharpes aux couleurs de Saint-Etienne (d’où il vient) et de quelques autres. Il y a des choses magnifiques : un disque totalement improbable sur lequel figure Michael Jackson en maillot de l’équipe de Nice, ou encore le double album d’Iron Maiden, Scream for Me Saint-Etienne. On trouve aussi de très vieux et jolis disques, genre 50 cm des années 20, une cabine téléphonique britannique que Serge a commandée à un client transporteur, un flipper, deux baby-foot, de la super musique (par exemple, un groupe de java-rock de Lorient, les Clam’s, que Serge a tellement aimé qu’il en a vendu aux clients)… Et d’autres trucs encore plus étonnants, dont Serge nous interdit de parler – « C’est bon, j’ai ma clientèle » –, histoire que les gens viennent pour des raisons naturelles, pas parce que c’est dans le journal. Donc c’est plein d’habitués, de gens qui passent, connaissent, un mélange vieux quartier et rock’n’roll gouailleur, on n’a pas envie de partir. On ne vous dit que ça, le reste, on n’a pas le droit. 136, rue Marcadet, 18e. Asuka Fermez les yeux, hop, entrez, hop : vous êtes à Tokyo. Un couple de Japonais vous accueille, et vous avez de la chance, la dame, qui s’appelle Fumiko, parle un peu français. Elle vous explique qu’elle est hyper bavarde, ce qui fait le succès de son restaurant à douze couverts. Il pourrait y en avoir plus, mais Fumiko dit que c’est mieux, comme ça elle peut parler à chacun. « Les clients sont contents. Le midi, il y a moins de monde. C’est bien pour parler affaires. » Kyo est son mari. Pas tellement francophone, mais calligraphe très doué : levez le nez pour admirer ses oeuvres au mur. Tout un coin du resto pourtant minuscule est dédié à son capharnaüm personnel, un entassement de rouleaux, papiers, livres, CD. Vous mangerez du poisson tout frais et savoureux. Sushis, sashimis, poisson grillé… Tout est préparé et servi par le couple. « On fait tout ensemble. » Vous trouvez que même si les amuse-gueules sont compris, 26 ¤ le plat en moyenne, c’est un poil cher ? Bah, pour passer une soirée à Tokyo, délicieuse qui plus est, non, vraiment pas. 145, rue Marcadet, 18e. Tél. : 01 42 55 50 91. Fermeture le samedi midi et le dimanche. Réservation conseillée en fin de semaine. Plats complets de 27 à 31 ¤.

Exodisc, disquaire Dominique, douce disquaire, fume langoureusement en racontant comment, issue d’une famille qui vendait des disques aux Puces, elle a ouvert sa boutique en 1983. Larry, grand type ombrageux mais tout aussi doux, l’a rejointe après une carrière magnifique dont il parle modestement : éditeur de disques en Grande-Bretagne, il a été manager d’artistes comme Nico (gasp !), Willy Deville (re-gasp !) et d’autres, puis a codirigé feu le label de la Fnac. « On est des passionnés », disent- ils, et c’est vrai. A part du classique, il y a de tout, et ils connaissent tout : pop, rock, électro, jazz, BO de films, illustration sonore, musique contemporaine, krautrock. « Plus intéressé par les disques de demain que ceux d’hier », le couple écoute et lit, creuse chaque détail qui attire son attention, et sélectionne son idée de la qualité, souvent absente « des piles de disques de la grande distribution » dont le public, « désabusé », s’éloigne. Celui-ci « reprend plaisir à l’achat de disques », et vient chercher les bons conseils de bons disquaires avec, assez inattendu, un retour au vinyle. On a le droit de traîner trois heures dans la boutique, écouter tout ce qu’on veut, arriver sans aucune idée préconçue et demander de l’aide. Sélection éclairée, goût de la transmission, et douceur ambiante, Exodisc est un endroit désirable. 70, rue du Mont-Cenis, 18e. Tél. : 01 42 23 39 40. Du mardi au samedi de 11 h à 20 h. CD, vinyles, imports, neufs ou d’occasion. Le Bon Coin Grande brasserie qui fait aussi bar à vins, c’est un bon endroit pour prendre un verre, à cause de l’espace, des murs jaunes et chaleureux, d’un jeune barman serviable. Ouvert en 1934 par une « famille de bougnats », comme raconte le barman, décidément sympa, le bazar est maintenant tenu par Jean-Louis Bras, l’un des descendants. Il a ajouté au restaurant une petite épicerie fine adjacente, pleine de bonnes confitures, pâtés chic ou conserves de mer artisanales, qui ouvre quand elle veut. Mais ce qui marche du tonnerre, c’est une troisième idée : les deux autres salles, baptisées Au Bon Coin (une à côté, une en face), sont à louer. Et ça ne désemplit pas, pour le plus grand bonheur de la vie de quartier : brocantes, expositions de peintres locaux, goûters d’anniversaire, fêtes de famille ou d’amis s’y déroulent chaleureusement… Le resto peut même fournir un buffet, si nécessaire. Il faut dire qu’elles sont bien agréables, bien situées, et plutôt bien équipées, les boutiques en question. Bravo donc à M. Bras. Son idée, elle est bonne pour tout le monde. 49, rue des Cloÿs, 18e. Tél. location : 01 46 06 91 36, 06 07 42 50 54 ou 06 32 66 03 29. A louer : 40 m2, avec frigo, ordinateur, écran plat, vitrine, étagères et mobilier amovibles. Prix de location : de 60 ¤ (demi-journée en semaine) à 540 ¤ HT (semaine entière), selon la durée et le moment.

Communiqué de presse de durand |Proposé le 31 janvier 2011 |Commenter...

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