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Chatet et maison montagnarde pour les vacances

Si le chalet reste le symbole de la maison montagnarde et des vacances au ski, il vit aujourd’hui une belle évolution dans son architecture même. Un ouvrage compile une vingtaine des plus belles et des plus insolites de ces constructions, situées dans l’arc Alpin mais aussi au Japon ou au Canada. L’occasion de revenir sur l’histoire de cette habitation d’altitude pas comme les autres.  Le petit chalet emmitouflé dans la poudreuse, entouré par les sommets des montagnes, la nature impressionnante et somptueuse… L’image de carte postale du chalet suisse et la vie simple qu’il suppose font toujours rêver, surtout en cette période de vacances scolaires synonyme pour certains d’évasion vers les cimes enneigées. Rustique, sans fioritures, c’est le coucou dans la cuisine, la nappe à carreaux rouge et blanc assortie aux rideaux, la grande table en bois avec ses bancs pour rassembler toute la tribu à l’heure de la fondue savoyarde, le vent qui souffle et qui siffle à travers la cheminée.

Heidi serait votre voisine et vous apporterait le pot de lait quotidien. Mais cette image est en fait difficile à trouver dans la réalité. « Je suis parfois un peu désespérée par ce qui se passe dans nos montagnes », s’indigne la journaliste Noëlle Bittner, auteur du livre “Nouveaux chalets de montagne”. « On a des villages charmants qui doivent s’étendre faute de pouvoir aujourd’hui créer de nouveaux sites, car tout est protégé. Il n’y a plus de sites vierges sur lesquels on pourrait imaginer de nouvelles stations en France. On agrandit donc les villages en y ajoutant des chalets qui font faux “vieux” et qui, du coup, dénaturent le paysage par leur aspect toc, alors qu’on pourrait faire du contemporain. » Noëlle Bittner regrette que les promoteurs ne fassent pas preuve de davantage d’audace dans les stations de ski. « Autrefois, les architectes en ont eu beaucoup quand ils ont créé les Arcs ou Avoriaz, par exemple. Il se construit aujourd’hui de nouveaux chalets somptueux, grâce à l’utilisation de matériaux inédits qui révolutionnent complètement leur architecture, mais ils relèvent uniquement d’initiatives individuelles. J’ai voulu montrer à travers mon ouvrage ce vers quoi les stations devraient aller dans leurs projets de construction actuels », explique-t-elle.  Comment les chalets, constructions traditionnelles venues de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne, sont-ils apparus dans nos montagnes ? C’est en 1878 que les Parisiens découvrent le premier chalet arrivé en pièces détachées des Alpes bernoises et remonté sur le Champ-de-Mars pour l’Exposition universelle. Le succès est immédiat, le charme authentique de la petite maison de bois séduit les citadins. De bâtiment utilitaire servant d’étable et de grenier, il est devenu habitation, symbole de simplicité et d’harmonie avec la nature. « Quand l’aspect décoratif prend le pas sur la fonction, c’est le chalet suisse emblématique : le toit débordant, le bois bien marron, le soubassement en crépi blanc, le grand balcon filant aux balustres découpées, avec sa grande rangée de géraniums… », explique Noëlle Bittner. Au XXe siècle, la naissance des stations suit celle du ski sportif et des remonte-pentes. Megève inaugure le premier téléphérique à Rochebrune en 1933. Avec l’arrivée des congés payés en France, on commence à réfléchir à des “zones de loisirs” en haute montagne. C’est en 1942 que le site des Trois Vallées est repéré, et en 1947 Courchevel 1850, oeuvre des architectes Laurent Chappis et Denys Pradelle, est ouvert. Mais il faudra attendre les années 60 pour que la mode des vacances à la neige soit vraiment lancée, avec la naissance des Arcs, Avoriaz, La Plagne 2000, Les Menuires, Val-Thorens, Méribel-Mottaret… Pour créer ces stations, on fait appel à des climatologues, des ingénieurs, des charpentiers, des urbanistes. Ces hommes construisent là où il n’y avait à l’origine rien d’autre que la nature sauvage, capricieuse, et à première vue plutôt hostile.

 

C’est une vraie période de créativité et de recherche autour de nouvelles technologies et des matériaux. L’audace des sixties n’a sûrement pas été étrangère à ce qui en est ressorti. Longtemps décriée, l’architecture d’Avoriaz est aujourd’hui reconnue et saluée. Des architectes de renom comme Charlotte Perriand et Jean Prouvé, qui partageient une grande passion pour la montagne, faisaient partie de l’équipe qui créa la station des Arcs, par exemple. La première a d’ailleurs imaginé l’immense immeuble moderne situé aujourd’hui aux Arcs 1800. Inspirée par son maître Le Corbusier, elle créa une série de logements disposés de façon à ce que tous bénéficient d’une superbe vue sur les sommets, avec baies vitrées et balcons surélevés sans vis-à-vis. Les Arcs ont reçu le label “Patrimoine du XXe siècle” en 1999, une belle reconnaissance de leur patrimoine architectural par le ministère de la Culture. Dans les années 70, après une décennie d’audace, on est beaucoup moins créatif et l’on commence déjà à prolonger l’existant. Il en est de même dans les années 80, durant lesquelles on se contente de bâtir des extensions, comme les immeubles-chalets de la station Arc 1950. Les vacances au ski deviennent un phénomène de tourisme de masse, les stations pensent davantage à la rentabilité maximale et à la “capacités de lits” qu’à la qualité et au confort. Mais aujourd’hui, la tendance s’inverse.  plus à la recherche de confort et de bien-être, ce qui va de pair avec un certain besoin de retour aux sources et d’authentique. Et le chalet à la montagne remplit cette fonction à merveille. Le design de ces nouvelles maisons en bois montre bien l’évolution des esprits. « On est devenu beaucoup plus contemplatif », constate Noëlle Bittner. La preuve, les fenêtres donnant sur les massifs s’élargissent à l’extrême au point de donner l’impression que la montagne entre dans la maison, que la nature fait partie intégrante de la déco du cocon. Le parfait exemple est celui d’un chalet isolé à près de 2 500 mètres sur les pentes du Colle Bercia, dans les Alpes italiennes, réhabilité par le projet audacieux de Con3studio. Les architectes ont imaginé un bloc de verre opaque pratiquement sans murs pleins. Pour les façades de verre, un triple vitrage capteur d’énergie solaire et recouvert d’un film protège des UV et des regards extérieurs : on peut ainsi admirer en toute tranquillité sans être vu.

 

A l’intérieur, on a ainsi l’impression que le sofa est posé en pleine nature, et, dans la chambre, que l’on s’endort la tête dans les cimes… Magique ! Autre idée de recréation : dans les Pyrénées espagnoles, l’architecte Eduardo Cadaval a eu la bonne idée de coiffer la structure de pierre qui forme le rez-de-chaussée d’un chalet d’un immense toit très pointu doté d’un pignon entièrement vitré et de multiples ouvertures sur les côtés. Résultat, ce toit aérien forme un étage comme suspendu dans le décor naturel. A l’inverse, près des célèbres thermes de Vals en Suisse, les architectes Bjarne Mastenbrock et Christian Müller ont créé le chalet le plus original qui soit, une sorte de maison troglodyte, creusée dans la roche. De l’extérieur, on a l’impression d’une maison dans un trou : on ne voit qu’une façade avec une constellation d’ouvertures, il n’y a aucun mur. Sa forme ouvre sur la vue mais isole des regards. A l’intérieur, trois étages enterrés, mais qui reçoivent la lumière naturelle par un puzzle de vitrages répartis sur l’unique façade de pierre. Le jeu de niveaux et de passages laisse ainsi filtrer le jour jusqu’au fond des pièces. L’accès à la maison est aussi mystérieux puisqu’il se fait par une vieille grange située un peu plus bas, d’où un passage souterrain qui débouche dans le living ! Pour la vingtaine de chalets que compte cet ouvrage, l’architecture est toujours d’un minimalisme implacable. Ici, c’est véritablement le décor extérieur, le paysage, qui détermine l’ambiance de chaque pièce, de la salle de bain en passant par la chambre ou la pièce à vivre. Parce que les citadins que nous sommes seront toujours émerveillés par la beauté de l’immensité blanche. Que la montagne est belle…

Communiqué de presse de admin |Proposé le 28 avril 2012 |Commenter...

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