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Femmes d’affaires mythiques

Les destins incroyables de femmes qui ont su faire de leur entreprise ou de leur nom une marque de fabrique, tel est le sujet de Femmes d’affaires mythiques, un ouvrage sorti récemment. L’occasion de revenir sur quelques parcours exceptionnels alors qu’une loi vient d’être votée en France en faveur de la parité homme-femme dans les conseils d’administration des grandes entreprises. Alors, toutes des “working girls” ?

Si tu souhaites un manteau de fourrure, si tu veux agrandir ta maison ou si tu as besoin d’une nouvelle voiture… alors, ta prochaine étape, c’est de prévoir 40 heures de travail dans ton emploi du temps et de te lancer. » C’est le dicton que Brownie Wise, femme d’affaires américaine qui lança les fameuses boîtes Tupperware dans les années 50, prononçait quand elle recrutait ses nouvelles “Tupper Girls”, ses vendeuses à domicile. Cette phrase paraît toute bête aujourd’hui mais à l’époque, c’était une véritable révolution. Brownie Wise ne transforma pas seulement des centaines de femmes au foyer en “Tupper-Girls” coquettes : ces dernières avaient parfois tant de succès que leurs maris pouvaient laisser tomber leur emploi ! Brownie fut celle qui vendit le plus de boîtes en plastique aux Etats-Unis. Dotée d’un incroyable sens du commerce, cette mère célibataire était une bosseuse acharnée, et réalisait avec son équipe des chiffres d’affaires record. Elle est devenue un modèle pour les femmes des années 50, et représenter Tupperware était alors un symbole de modernité, un métier à la mode. Les femmes d’affaires qui ont marqué leur époque avaient en commun leur audace et leur force de travail. Parfois, le mari a été un soutien pour ces entrepreneuses. A l’image de Ruth Handler, dont le nom ne vous dit sans doute rien, et qui est pourtant la créatrice des poupées Barbie. En 1945, avec son époux et un couple d’amis, elle fonde l’entreprise Mattel, qui au départ ne commercialise que des meubles de poupée. Un jour, Ruth Handler découvre dans une vitrine, en Suisse, la première poupée avec un corps de femme. Elle tombe sous le charme et en fabrique une en 1959, qu’elle appelle Barbie en hommage à sa fille Barbara. Aujourd’hui, c’est toujours la poupée la plus vendue au monde.

Autre parcours incroyable, celui de Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin, plus connue sous le nom de la veuve Clicquot ! Sous Napoléon Ier, son mari, qui tient un négoce de vins, meurt alors qu’elle n’a que 28 ans. Pendant près de quarante ans, elle réussit à s’imposer comme la première femme à la tête d’une grande entreprise, et fait du champagne Veuve Clicquot un vin exceptionnel présent dans toutes les cours et salons bourgeois de l’époque, de Moscou jusqu’en Amérique. Estée Lauder (1906- 2004) est un autre nom devenu célèbre. Cette petite New-Yorkaise avait une seule obsession, fabriquer des crèmes dans l’atelier de son oncle dermatologue, qu’elle testait sur les membres de sa famille pour les vendre ensuite à ses copines de classe. Une fois mariée, c’est dans sa cuisine qu’elle continue à imaginer ses produits pour la peau. Elle arrive à convaincre la propriétaire du salon de coiffure où elle a ses habitudes de lui offrir un stand. Elle débute en appliquant gratuitement ses crèmes et son maquillage sur le visage des clientes, et c’est ainsi qu’elle est la première à avoir l’idée de l’échantillon gratuit, sans lequel l’industrie cosmétique ne serait rien aujourd’hui ! A cette époque, Helena Rubinstein et sa rivale Elisabeth Arden jouissent déjà d’une grande notoriété internationale, ce qui n’empêche pas Estée Lauder, qui n’a jamais ouvert le moindre salon de beauté, d’atteindre les sommets en proposant simplement ses produits dans les grands magasins. Quand elle s’est retirée en 1983, la famille Lauder comptait parmi les plus riches du monde. Mais il n’y a pas que dans le monde de la cosmétique que les femmes ont régné. L’univers de la mode a eu lui aussi ses grandes prêtresses et ses femmes d’influence. A l’instar de Jeanne Lanvin qui, après avoir débuté comme simple chapelière en 1889, fonda sa maison de couture pour vendre des vêtements de luxe aux Parisiens de la bonne société. Encore plus célèbre, Coco Chanel est sans doute l’une des femmes qui marqua le plus son époque. Fille d’un pauvre colporteur, elle fut d’abord une petite couturière en province. Ce sont ses amants, à commencer par Etienne Balsan, riche héritier, qui vont faire basculer son destin, lui permettant d’entrer dans un monde qui lui était jusque-là inaccessible. Elle put enfin exprimer ses talents, pour devenir l’une des couturières les plus en vue du XXe siècle.

Faire en sorte que les femmes accèdent plus facilement à des postes de très haut niveau, tel est l’objectif de la proposition de loi du secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé et de la députée Marie-Jo Zimmermann, adoptée la semaine dernière au Parlement. Elle vise en effet à favoriser la parité homme-femme dans les conseils d’administration des grandes entreprises, jusque-là bastions masculins. Est-ce une bonne chose ? A priori, oui, mais il reste à voir si ces grandes entreprises respecteront réellement la loi. On est aussi en droit de se demander si imposer des quotas en légiférant pour corriger des inégalités permet vraiment de changer les mentalités. Parce que les femmes au travail, c’est encore et toujours une drôle d’histoire… Parce que trop souvent, lors d’un entretien d’embauche, la deuxième question posée est « Avez-vous des enfants ? », alors que le sujet n’est même pas abordé avec un homme – ou alors à la fin, et de façon détendue. Imaginons que cette femme ait la trentaine, l’âge dit “critique”. Si elle répond « Oui, j’ai deux enfants », on va penser qu’elle ne sera pas totalement disponible pour l’entreprise, et si elle répond « Non, pas encore », on va penser que le désir d’enfant va arriver vite et qu’il faudra par conséquent la remplacer pendant son congé maternité, avec tous les problèmes que cela peut poser. Si le féminisme des années 70 a permis à la majorité des femmes d’acquérir leur indépendance financière par le travail, beaucoup aujourd’hui ont les postes les plus ingrats ou ne se donnent pas assez les moyens d’avoir une quelconque ambition. Et cette situation ne se limite pas à la France. Un chiffre est d’ailleurs assez parlant : 8 % des femmes en Europe se mettent à leur compte alors que deux fois plus d’hommes franchissent le pas. Tous les ans, le magazine américain Forbes publie des listes très attendues, celles des hommes et des femmes d’affaires les plus riches du monde. Concernant ces dernières, les Européennes ne pèsent pas bien lourd dans le business mondial. Les Américaines sont toujours au top niveau mais, fait nouveau, les Chinoises sont en train de les dépasser. Onze des vingt femmes d’affaires les plus riches du monde sont chinoises, selon le classement établi par le magazine chinois Hurun qui s’appuie sur les données de Forbes et du Sunday Times. D’ailleurs, les trois femmes les plus riches de la planète sont également chinoises ! La première s’appelle Zhang Yin et a fait fortune dans le recyclage de papier. L’immense réussite des Chinoises s’expliquerait en partie par la politique de l’enfant unique et le rôle important des grandsparents dans l’éducation des enfants, ce qui laisse aux femmes plus de temps qu’ailleurs pour se consacrer à leurs carrières professionnelles. La première Occidentale n’arrive qu’à la quatrième place, il s’agit de l’Espagnole Rosalia Mera, la patronne des enseignes Zara. Un parcours extraordinaire puisqu’elle a grandi dans un bidonville dans le nord de l’Espagne… Sur le podium, à quand une autre Liliane pour la France ?

Communiqué de presse de durand |Proposé le 24 janvier 2011 |Commenter...

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