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Services de géolocalisation sur mobiles

« Dis moi où tu es, je te dirai où faire la fête ! » Les services de géolocalisation sur mobiles pourraient bien transformer les itinéraires des noctambules. Comment ça marche ?

« Un soir, un mardi plutôt calme, j’ai dépensé 60 dollars en taxi à essayer de trouver une soirée pour un de mes amis venu me rendre visite. Après avoir fait le tour de la ville, on est finalement arrivés dans un bar rempli de monde, mais il était en train de fermer. Je me suis dit que j’aurais bien aimé avoir l’info plus tôt dans la soirée. » C’est ainsi que Benjamin Horning a eu l’idée de lancer Hotbarspot, une plate-forme de géolocalisation des bonnes adresses dans l’Etat d’Ohio, aux Etats Unis. Hotbarspot met les adresses de bars, de restaurants et de clubs sur la carte, et donne un aperçu de la soirée grâce à une webcam qui filme à l’intérieur. Fini, les soirées où l’on erre au hasard en comptant sur sa bonne étoile pour trouver la soirée idoine. Désormais, avec la géolocalisation, on peut repérer depuis son téléphone où sont les endroits les plus intéressants et les plus tentants. « Dis-moi où tu es, je te dirai où faire la fête » : ce pourrait être le slogan de ce type de services sur smartphones, qui tentent à leur manière de renverser le cliché du geek coincé chez lui devant sa webcam. Depuis que les moyens de communication sont devenus mobiles, il n’a jamais été aussi simple de sortir de chez soi sans but, sans amis et même avec le portefeuille vide. “Human after all”… Avec le récent lancement de l’application Facebook Places, le géant du réseau social américain, toujours à l’affût, est entré dans la danse. Foursquare commence à se faire connaître en France, avec son application ludique qui permet aux utilisateurs de devenir “maires” des lieux qu’ils fréquentent le plus. La valeur ajoutée, c’est la réputation des établissements auprès des usagers, qui permet de trouver facilement le petit bar tendance, le club hype ou le resto sympa. En France, Dismoioù est le leader sur le secteur, avec 900 000 téléchargements de son application mobile, et propose une autre façon de se balader, avec un moteur de recherche sur le modèle de celui d’Amazon qui vous indique ce qu’ont aimé les personnes qui ont les mêmes goûts que vous. Il suffit de faire un “checkin” pour donner sa position, et Dismoioù vous propose alors les lieux recommandés par vos amis et ceux qui risquent de vous plaire. Avec 300 000 adresses recensées dans tout l’Hexagone et plus d’un million d’avis, la base de données commence à être bien garnie. On peut aussi savoir quels sont les lieux les plus fréquentés, puisque chaque établissement a son flux d’activité en direct. Les filles se sont notamment emparées du service et partagent leurs meilleures adresses de boutiques. Herbert Knibiehly, directeur marketing chez Dismoioù, détaille comment le service influence la vie nocturne : « On a un gros trafic sur le site en début de semaine, puis un très fort trafic le vendredi et samedi soir sur nos applications mobiles. En fait, les gens préparent leur week-end du bureau, et le soir venu, ils cherchent plus précisément des lieux dans le quartier où ils sont. » Pratique pour quelqu’un qui n’est pas du coin : si vous êtes à Lyon un week-end et que vous ne connaissez pas bien la ville, vos amis lyonnais vont vous paver le chemin de bonnes recommandations. Des services utiles, notamment à l’étranger.

Comme le dit un internaute newyorkais, « mes amis ont de bien meilleures suggestions qu’un guide de voyage. C’est un super moyen de sortir des sentiers battus. » Aux Etats- Unis, l’idée est aussi implantée, parfois en plus grand. Comme à San Francisco, où l’application Citysense permet de mesurer le niveau d’activité de la ville en temps réel et le taux de concentration de la vie nocturne. Vous êtes dans un quartier dortoir ? Cherchez les “hot spots”, les points chauds ! Citysense indique les rues les plus “busy” avec des petits points rouges, genre caméra thermique qui scanne un immeuble. L’application est reliée au réseau de taxis et permet de savoir le nombre de personnes déposées dans le quartier. Une véritable banque de données sur les flux nocturnes pour les gérants de clubs ou de bars, qui n’ont pas encore bien pris conscience de cette nouvelle façon d’errer dans la nuit. Ben Horning de Hotbarspot remarque que les propriétaires de bars «sont assez ambivalents sur la technologie. Si ça leur procure plus de pourboires, ils sont d’accord. Ils ont quand même remarqué que pendant les happy hours, leur fréquentation augmentait. » Chez Dismoioù, même constat, en plus optimiste: « C’est vrai que c’est un modèle assez nouveau, tout le monde n’en voit pas encore l’intérêt. Mais ça grandit. Les bars se rendent compte que les gens se renseignent de plus en plus avant d’aller quelque part. » Du coup, Dismoiù propose par exemple des coupons avec des boissons gratuites, ce qui, à distance égale, peut inciter à aller dans tel bar plutôt que dans un autre. Ce serait en tout cas bête pour les gérants d’établissements de passer à côté des services de géolocalisation. Foursquare, par exemple, offre des statistiques détaillées sur le public qui fréquente votre lieu. Alors, la géolocalisation, l’outil idéal ? Certains y voient une violation de la vie privée et le spectre de Big Brother. A l’époque où les gens exposent leur quotidien sur les réseaux sociaux, l’argument a du plomb dans l’aile, mais les concepteurs de ces services ont bien compris qu’il fallait rassurer quant à la peur d’être localisé en permanence. « On ne peut pas pister les gens avec Dismoioù, explique Herbert Knibiehly. Par défaut, le check-in n’est visible que pour ses amis, il n’y a pas de localisation à l’insu de l’utilisateur. » Aux Etats-Unis, Ben Horning a fait de ce problème l’une de ses priorités. Il ne garde aucun enregistrement et ses webcams enregistrent en basse résolution pour que personne ne puisse être reconnu. Et surtout, les informations sont disponibles pour tous : « Ça rend la chose moins sinistre. Tout le monde trouverait excitant d’avoir une page Wikipedia à son nom. Mais si c’est le gouvernement qui avait le même dossier, ce serait déjà beaucoup moins cool. Les gens n’ont pas de problème pour raconter leur vie sur Facebook. Parce que c’est ouvert à tous, ils ne considèrent pas ça comme menaçant. C’est la même chose pour la géolocalisation. »

Communiqué de presse de Durand_Franck |Proposé le 8 novembre 2010 |Commenter...

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